Permaculture en Abitibi

Vous avez peut-être entendu parler de permaculture par des promoteurs de l’autosuffisance alimentaire, mais vous n’êtes pas certains de ce ça mange en hiver?

Ou vous en avez une bonne idée, mais vous vous demandez si dans un secteur nordique comme la MRC d’Abitibi (je parle surtout de celle-ci, car je la je connais!), c’est réaliste de viser une production suffisante pour passer la saison froide?

Bien que l’autonomie alimentaire soit une préoccupation très importante, dans cet article, j’aimerais plutôt attirer votre attention sur l’impact positif beaucoup plus vaste de la permaculture dans nos vies, au-delà de la production alimentaire qu’elle peut créer.

La permaculture est de plus en plus connue, mais il n’est pas toujours simple de s’y retrouver dans son vaste champ de significations.

Définition de la permaculture

En réalité, “permaculture” vient de la contraction de “permanence” et “culture”. 

La permaculture est une alliance réfléchie entre la philosophie et la pratique, afin de rendre notre “culture permanente”, en partenariat avec la nature.

La culture englobe autant les connaissances que les formes de comportements d’une société (dont font partie nos méthodes d’agriculture).

La permanence insiste sur l’importance d’adopter des comportements durables, qui peuvent être maintenus à travers le temps.

Autant dire que la permaculture, c’est avant tout un mode de développement structurant par une “lunette” positive sur le monde.

L’origine de la permaculture

Il y a quand même une raison pour laquelle on associe majoritairement la permaculture à l’agriculture : elle a émergé grâce à la connexion profonde à  la nature qu’entretiennent certains cultivateurs. 

Née de l’agriculture sauvage avec Masanobu Fukuoka au Japon au milieu du XXe siècle, puis nommée officiellement en Australie avec Bill Mollison et David Holmgren, la permaculture est très prometteuse, peu importe la région dans laquelle on se trouve.

Le constat principal qu’ils ont fait?

La vie est un grand Tout : la nature nous montre comment unifier tous les aspects de notre société, car un changement dans la manière de nous nourrir ou de nous loger occasionne également un changement dans notre manière de collaborer.

Les permaculteurs ont depuis insisté sur l’importance d’observer la nature et de chercher à reproduire les enseignements qu’elle nous offre.

La permaculture nous rappelle donc que la nature est notre guide absolu!

On gagne à s’en inspirer dans la conception de tous nos systèmes de vie, que ce soit au jardin, pour notre habitation, dans notre entreprise ou même dans notre communauté.


L’éthique de la permaculture

Si la permaculture est une méthode de design basée sur l’observation de la nature et appliquée aux besoins humains, comment fait-on concrètement pour concevoir et travailler un espace ou un projet donné?

Pour nous aider, des principes éthiques ont été établis à partir de la compréhension des systèmes naturels.

  1. Le respect de la terre
  2. Le souci du bien-être des gens
  3. Le partage équitable des ressources


Le but ultime est d’effectuer nos activités humaines (comme se nourrir ou se loger) de manière à non seulement minimiser notre empreinte environnementale, mais créer une valeur ajoutée dans notre environnement.

Donc, avoir un impact positif, qui améliore et régénère la nature, plutôt que de seulement « limiter » son épuisement ou sa pollution.

Cela peut s’appliquer à un jardin, mais aussi à notre maison ou à notre entreprise.

Les principes de la permaculture

Vous avez peut-être entendu parlé de culture sur buttes permanentes ou de non-travail du sol.

Ce sont des techniques de jardinage parmi d’autres qui font partie de la permaculture, parce qu’elles ont pris en compte les atouts et les contraintes de l’environnement dans lequel on jardine.

La permaculture nous demande de nous adapter aux observations concrètes des spécificités de notre terrain de jeu.

Une philosophie importante de la permaculture est de voir un problème comme une solution. 

Comment appliquer nos observations à propos de la nature pour maximiser le potentiel de nos projets?

Si on prend l’exemple des buttes de jardin, elles sont créées pour des sols dans lesquels l’eau a tendance à rester trop longtemps (donc mal drainés), ce qui nuit à la croissance des plantes à long terme.

Le fait de surélever les planches de culture sert donc à améliorer le drainage d’un sol, en l’occurrence, sur des sols avec une composante d’argile trop importante.

À l’inverse, dans un sol qui serait plutôt sablonneux, l’eau s’écoule beaucoup plus rapidement. La technique des buttes surélevées est donc moins appropriée dans ce contexte : plutôt, on aurait tendance à creuser des petites cuvettes pour encourager l’accumulation d’eau.

C’est un exemple de design basé sur une réalité observable dans la nature, comme l’action qu’exerce la loi de la gravité sur l’eau.

Quel que soit le domaine à “designer”, les mêmes principes s’appliquent:

  • Notre jardin peut contenir des haies brises vents de plus grands arbres au nord du jardin pour ralentir les vents froids et ne pas obstruer la lumière du sud pour les autres plantes. En plus de limiter les risques de pertes de récoltes à causes de gels, cela permet aussi de créer un micro-climat plus chaud en permanence (donc, une valeur ajoutée).
  • Notre maison peut être conçue en mode « solaire passif », c’est-à-dire que l’architecture tient compte des sources d’énergie circulant dans la nature et les utilisent à son avantage (par exemple, on crée une grande fenestration au sud où le soleil pénètre et réchauffe la maison en hiver, avec des débords de toits assez longs pour bloquer ce même soleil plus haut en été)

  • Notre entreprise peut arrimer ses rythmes d’activités en phase avec les saisons de notre climat, de manière à maximiser l’abondance d’énergie disponible en été et se reposer davantage en hiver.

Permaculture en zone froide

Observer la nature est bien beau, mais est-ce qu’on peut tirer avantage de manière suffisante dans un secteur comme l’Abitibi?

C’est une grande question à laquelle plusieurs personnes que je connais tentent de trouver des réponses pratiques, et que nous explorerons dans les prochains articles.

Chose certaine, il y a assez de possibilités pour qu’on ait pas assez d’une vie pour les explorer, et c’est sans compter toutes les possibilités qui vont continuer d’être créées!

Je peux dire pour l’instant que le jeu en vaut la chandelle.


Je vous invite à poursuivre la lecture de cette série d’articles dans les prochaines semaines, reliée à ma chronique invitée à l’émission « Les Matins avec Bruno » à Radio Boréale 105,3.


D’ici là, je vous laisse une série de ressources pour approfondir votre connaissance de la permaculture.

Ressources pour l’Abitibi-Témiscamingue

Incroyables Comestibles MRC Abitibi

J’ai démarré ce groupe Facebook Incroyables Comestibles MRC Abitibi à l’occasion d’une demande de soutien aux projets structurants de la MRC d’Abitibi, afin de lancer le mouvement Incroyables Comestibles dans le secteur et créer les premiers aménagements de forêts nourricières publics.

C’est un bel endroit pour partager vos propres aménagements « Incroyables Comestibles » ou simplement en découvrir plus sur ce mouvement!

Permaculture Abitémis

Ce groupe Facebook Permaculture Abitémis, très actif, a été initié par Marie-Eve Boisclair afin de faire connaitre la permaculture et ses possibilités dans notre région.

Vous serez au courant des activités qui ont lieu sur la permaculture dans la région, ou encore des sources d’inspirations pour vos propres projets!

Ferme-école agroécologique Dharma

Mon amie Caroline Trudel, avec qui je partage ma passion de la permaculture, est présentement en démarrage, avec ses acolytes, d’un organisme très novateur dans la région (à Vassan): une exploitation agricole 100% en boucle fermée (donc autonome) et respectueuse de l’environnement, qui voudra en même temps répondre aux besoins de ses membres!

Si je me suis surtout concentrée sur les végétaux vivaces comestibles dans mes projets (en raison de mon contexte familial et géographique – urbain!), la ferme Dharma vous permettra de découvrir en profondeur la permaculture dans ses aspects plus complets de « production alimentaire » (avec l’élevage, l’apiculture et le maraîchage, en plus des vivaces utiles en permaculture, notamment!).


Je vous invite très fortement à suivre leurs réseaux sociaux et leur lancement prochain, au printemps 2025!

Journal culturel L’Indice bohémien

Ce journal est une véritable mine d' »art » pour découvrir les pionniers de la culture sous toutes ses formes dans notre région!

Une grande proportion d’articles abordent l’importance de prendre soin de l’environnement, de notre connexion à la nature et de notre gouvernance alimentaire en contexte nordique.

J’ai écrit cet article à l’occasion de la 2e édition de la Journée Internationale de la Permaculture à Amos : La permaculture : vous connaissez?

Plus récemment, voici un article concernant mon créneau principal dans le vaste monde de la permaculture: Découvrir les forêts nourricières d’Isabelle Dion

Chronique permaculture – Émission Les matins avec Bruno à Radio Boréale

J’ai eu la chance d’être invitée à présenter une chronique radio sur la permaculture par Bruno Turcotte à notre radio communautaire.

Vous trouverez ici le lien pour écouter les chroniques permaculture en rediffusion.


Activités sur la permaculture en Abitibi-Témiscamingue

J’organise occasionnellement des activités Découvertes ou des ateliers à propos de la permaculture, ou encore je participe à celles que d’autres organisent.

Vous trouverez le calendrier d’activités de permaculture en Abitibi-Témiscamingue pour planifier vos participations!

D’ailleurs, si vous organiser activité, faites-moi le savoir afin que je l’y ajoute 🙂

Bonne découverte!




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